jeudi 1 mars 2018

Vale un Potosi

Le Figaro du samedi est une somme de littérature : pensez, pour 5,8€ (c’est cher mais c’est une seule fois par semaine) on a le Journal du week-end avec ses nombreux suppléments, le Figaro Monsieur, celui de Madame, et le must, le programme de télé de la semaine !

Je trouve toujours quelque chose d’inhabituel, en dehors de ce que l’on nous raconte sur l’Agriculture française, à cause du salon de Paris, sujet dont à vrai dire on ne nous parle qu’une fois par an…

Et pour la première fois de ma vie, j’entends parler de la Bolivie. De la ville Sucre, sans omettre l’altiplano de Potosi, une des plus hautes ville au monde, au motif que dans le coin, une falaise é-nor-me est remplie de traces de pas de dinosaures… à tel point qu’un parc (d’attractions) a été construit. Il se nomme en mémoire de Spielberg Parque cretacico (en Espagnol). Le site est Cal Orock’o, une falaise quasi verticale de 1500 m de long et 200 m de haut. Douze mille empreintes relevées. 465 individus, la plus grande trace d’empreintes de dinosaures au monde !

Le plus bizarre est que ces traces ne soient pas horizontales : elles ont été faites il y a 68 millions d’années, et le temps a passé tellement que des plissements ont rendu vertical ce qui était horizontal. Depuis en effet, la dérive des continents a fait son œuvre, créant des cataclysmes nombreux et variés qui expliquent aussi nos plissements des Pyrénées.





Pour être plus précis, on peut observer la trace ininterrompue sur 500 m d’un petit tyrannosaure.


On reconstitue l’histoire des traces : nous sommes donc à l’horizontale dans une espèce de boue. S’y promènent nos dinosaures, laissant leurs empreintes de pas derrière eux. J’imagine qu’il pleut. Que la poussière mouillée se transforme en boue qui recouvre et bouche les traces. Le processus recommence. Ca sèche et ça déssèche, et la tectonique nous redresse le tout, empêchant les successeurs des dinosaures disparus de souiller la roche friable.

L’exploitation de la falaise pour faire du ciment stoppée, on se retrouve devant un mille-feuilles de traces qui change tout le temps au fur et à mesure que les glissements de terrain érodent les couches qui s’écroulent et transforment le site à tout instant.





«C'est tout simplement incroyable», explique Maria Teresa Gamón, guide en chef, alors qu'elle inspecte les dégâts. "Nous voyons tout le temps des empreintes de pas et des fossiles frais, nous en perdons, nous en trouvons, cela change tout le temps." J’ai extrait ces propos du journal local que je me suis procuré et ai traduit bien évidemment, bon exercice linguistique pour le séjour prochain en Catalogne !

Le Parque Cretácico, ouvert en 2006, se trouve plus haut sur la colline, avec un musée, de vastes maquettes de dinosaures et des rugissements de films de catégorie B diffusés par haut-parleurs. Mon témoin oculaire poursuit : -« Ce n'est que lorsque j'arrive à la plate-forme d'observation, à 150 mètres de la paroi rocheuse, qu'elle commence à devenir merveilleusement réelle - une vue panoramique de la préhistoire. Mes yeux ont besoin de s'ajuster. Cal Orko est un vaste puzzle optique qui nécessite du temps pour le déchiffrer. Ces points, traits et trous comme des empreintes de chevaux de grande taille ne sont pas des conceptions aléatoires - ce sont des sémaphores solides qui expliquent la vie au Crétacé . (ma traduction est assez littéraire comme vous le voyez). Les visiteurs ne sont normalement pas autorisés à monter au mur, mais avec l'exploitation minière temporairement suspendue, on me donne un accès rare poursuit le visiteur. L'immense face rocheuse vertigineuse est légèrement écrasante, dans la poussière et la chaleur brûlante. Maria, l'assistante des paléontologues, utilise un miroir pour transformer les rayons du soleil en projecteur, en choisissant des pistes spécifiques ».

C’est très explicite, du vécu à l’état pur,

sur le fronton : "La Union es la Fuerza"



Je vais ainsi avoir du temps pour monter mon voyage à Potosi


ce n’est pas une urgence !


le condor de Tintin