samedi 18 mars 2017

Codex Gigas

Il m’aura suffi d’une discussion de quelques minutes avec Bernard-de-la-FNAC-du-Forum-des-Halles pour être guidé comme jamais dans des lectures ésotériques dont je n’avais pas idée jusque là :

Je n’avais jamais entendu par exemple parler de la Bible de Satan, en réalité le plus grand manuscrit jamais écrit (à la main) du monde. Grâce au miracle que réalise Commons Attribution 4.0 Licence internationale en scannant les livres, et en les diffusant gratuitement sur internet, je vais vous montrer les pages les plus belles. Mais, comme j’avoue avoir oublié quasiment tout le latin appris en Secondaire, la lecture reste mystérieuse pour moi…comme peut-être pour vous ?




 

Quelques collègues ont découvert le livre-phénomène avant moi, il me suffit de reproduire leur texte :

« Il y a beaucoup de manuscrits médiévaux aujourd'hui, mais ils restent une énigme. Le livre (puisqu’il est unique) ; son contenu, les illustrations et même l'histoire sont nimbés de mystère. Voici le plus grand de tous, le Codex Gigas, "grand livre en latin," également connu comme "code ou bible du diable".

Ses dimensions sont impressionnantes : 92 x 50,5 x 22cm. 312 feuillets, 624 pages enluminées de rouge, bleu, jaune, encre verte et feuille d'or. Poids, celui d’un homme normal : 75 kg. Il faut donc deux hommes pour le soulever. Le livre aurait utilisé 160 peaux d’ânes, dont celle destinée à recouvrir la couverture de bois !

L’état de conservation est excellent, même si  manquent quelques pages, (on peut fantasmer sur celles qui permettaient de correspondre avec le Diable) ? Mais existent toujours les nombreuses incantations à prononcer dans des moments particuliers, comme les mantra de nos amis Tibétains. Je vous en cite (au cas-où) quelques unes ci-dessous.



"Souvent, ce genre de précieux manuscrits ont été donnés à des églises ou des monastères comme un signe du statut des moines ou évêques qui étaient à leur tête, et voulaient souligner l'importance de la foi dans les moments difficiles. La taille énorme du Codex gigas exigeait un lutrin en proportion, peut-être pour une utilisation dans le réfectoire monastique, pour les lectures du midi, ou dans le chœur de l'église pour les services de la journée.

"Le Codex Gigas peut être considéré comme le dernier grand manuscrit, avant la création des Bibles de plus petites dimensions, plus faciles à transporter, écrites plus tard. Sa célébrité vient d’une page centrale montrant le diable, (avec une  petite culotte) reconnaissable aux serres des quatre membres provenant sans doute d’une hybridation avec un rapace : comment serrer la main du diable ? Impossible !

À l'époque médiévale le manuscrit a figuré parmi les merveilles du monde et a été crédité d'une valeur immense. L'auteur serait le moine Herman le Reclus, (reclus au monastère bénédictin de Podlažice), qui comme vous le savez tous se trouve en Bohème centrale, mais a été détruit au 15è Siècle pendant les guerres de religion. Il aurait été écrit au 13è siècle, entre 1223 et 1250.

D'après la légende, le moine-scribe a été condamné à être emmuré vivant, (j'ignore le motif) et pour échapper à ce supplice, a proposé d'écrire, en une seule nuit, le plus grand livre du monde. Cependant, alors que minuit approchait, se rendant compte qu'il ne pourrait pas réussir à achever son travail à temps, il aurait imploré le secours du diable (qui aurait répondu présent).  L'autre raison pour laquelle on appelle ce livre la Bible du diable, c'est que parmi les enluminures du manuscrit il y a vraiment l'image du diable ce qui était tout à fait inédit à l'époque.

A la fin de la Guerre de trente ans (1618-1648 ), la "Bible du Diable" a été emportée comme butin de guerre par les troupes du général suédois Königsmark, avec d'autres objets d'art de la célèbre "Künstkammer de Prague" de l'empereur Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612),


Ainsi, les soldats emportèrent aussi le "Codex Argenteus", composé en lettres d'argent et d'or vers l'an 750 qui se trouve aujourd'hui à Uppsala en Suède.



il y a des colombes glissées dans les entrelacs, mais pas de papillons

Depuis le 17e siècle, le "Codex Gigas" n'a quitté le territoire suédois qu'à deux reprises, pour le Metropolitan Museum de New York en 1970 et pour Berlin il y a huit ans. Le bref retour du "Codex Gigas" dans son pays d'origine a été discuté lors de la dernière visite du Premier ministre tchèque, Jiri Paroubek à Stockholm, début octobre. Il a avait alors été précisé qu'il "s'agissait d'un prêt, non d'une restitution".


la Jérusalem Céleste page de gauche


A Stockholm, le "Codex Gigas" est exposé de façon telle que les visiteurs puissent voir l'enluminure du diable d'environ 50 centimètres de haut. "A vrai dire, il a l'air plutôt mignon et de très bonne humeur", sourit Mme Hejnova. A Prague, le manuscrit que protège une couverture de bois, sera exposé en même temps que d'autres documents liés au Moyen-Age. "Il est parfois ingrat d'exposer un manuscrit: on ne peut pas laisser tout le monde le feuilleter, il faut choisir deux pages", explique le directeur de la Bibliothèque nationale, Vlastimil Jezek qui espère au moins 50.000 visiteurs pour l'exposition. La Bibliothèque royale de Stockholm a accepté de le prêter exceptionnellement pour une exposition prévue du 20 septembre 2007 au 6 janvier 2008 dans une salle du "Clementinum", l'ancien collège de Jésuites bâti de 1653 à 1726 au coeur du vieux Prague.

les initiales sont en marge, pas courant de trouver un Y : Yfachar

j'ai tout de suite accroché sur le titre Post mortem, mais la suite est difficile à déchiffrer



Au début des années 1990, l'ex-président Vaclav Havel avait vainement évoqué avec Stockholm la possible restitution de différentes objets historiquement liés à la Bohême, selon le directeur de la Bibliothèque nationale. Et comme cette demande n'a aucun fondement juridique, "si Vaclav Havel n'a pas réussi, nul ne réussira", souligne M. Jezek. Seule consolation, la Bibliothèque nationale de Prague pourra diffuser intégralement sur son site internet une version numérisée du "Codex Gigas" actuellement réalisée par les Suédois.

Vous serez étonné de lire la liste des sept péchés mortels, 

incluant par exemple la tristesse !


Si vous voulez par contre conjurer un mauvais sort, 

voilà quelques textes à tester sur le diable :


et voici en guise de mode d'emploi :


en ce qui concerne tout type de relation avec le Diable

je vous engage à la plus grande prudence :

il ne faut par exemple 

jamais le tenter !




que cache-t-il derrière sa petite culotte ?