jeudi 17 novembre 2016

G tout'médents !

J'aime mon dentiste

              Il vient de me faire venir cinq fois de suite

                             chaque semaine

                                          j'ai vécu sans dents

                                                           j'ai retrouvé mes dents

                                                               Ca m'a coûté cinq cent cinquante Euros (en + de la sécu)
                                                                               
ça les vaut bien : je suis redevenu normal !

                                                  personne n'utilise plus le mot normal sans penser à qui vous savez !











En réalité tout cela est une longue histoire qui a du (si je me souviens bien) commencer dans les années 1989, quand nous sommes revenus de Corse pour rejoindre Toulouse. Nous avons alors acheté (en un quart d'heure) un appartement rue Bayard, une rue martyre depuis 27 ans comme vous l'allez voir, au motif qu'il était proche (l'appartement) de la gare Matabiau. Un coin que les Toulousains (chics) n'aiment pas, eux qui ne croient qu'au triangle d'or situé plus au Centre. (Les Toulousains chics prennent l'avion, pas le train)

attention de ne pas chuter sur le carrelage lavé
quand on sort de chez le dentiste du premier étage, les dents réparées

Donc ce n'est pas que j'aime mon dentiste plus que d'autres (mais je l'aime franchement car il est attentionné et très expérimenté), mais c'est que je le fréquente depuis tant d'années. Mieux, après Toulouse déménagement en Bretagne. Nous avons du changer de dentiste. Juste après, déménagement à Lyon : autre dentiste, une dentiste cette fois. Immeuble lyonnais grand style. Je me souviens de cette révélation, m'annonçant avec une certaine jubilation : -"vous êtes au stade zéro du déchaussement". Elle voulait m'annoncer par là que j'étais au tout début de ma propre dégradation dentaire, qu'elle devrait assurer mon après-vente jusqu'à ma mort, et que je n'avais qu'à bien gérer une déchéance inéluctable ! Sa prédiction s'avère aujourd'hui exacte voilà pourquoi je m'en souviens encore, puisque je fréquente à nouveau mon dentiste toulousain de la rue Bayard. Je l'ai retrouvé à Toulouse quand nous y sommes revenus en 2003. Je le retrouve maintenant à une heure de route, puisque je le connais depuis si longtemps, qu'il a apprivoisé mes frayeurs.

Je viens donc de faire le trajet Comminges-Capitale, sur cette autoroute dont une chaussée est souvent interdite par les fameux plots rouges, sans que l'on voie concomitamment des travailleurs en jaune sur la bande interdite justifiant le bouchon. Après concentration des véhicules, les ambulances foncent à 130Km/H dans ce qui s'annonce comme une colonne bloquée. Heureusement que certains mettent les warning. Une fois sortis de la foule, à l'entrée de Toulouse, après l'Hôtel de Région, tout le monde se trouve coincé sur la voie unique traversant le tramway, et interrompue par les feux rouges successifs : tout est fait par les habitants du Triangle (d'or) pour limiter l'entrée dans leur Ville des fâcheux amenant leurs particules de diesel, alors qu'il suffirait aux provinciaux de garer leur véhicule en périphérie, et d'emprunter les transports en commun. Sauf qu'on a envie de se garer pile devant son RV !


















Moi je vais me garer au parking Jean-Jaurès, car le prix est débité sur la carte de l'autoroute Vinci, et en payant deux mois plus tard, j'ai l'illusion de ne pas payer tout de suite. A pied, dix minutes, le parcours initiatique vers la place Belfort commence, et je n'ai pas besoin de voyager à Beyrouth, j'y suis !











C'est pittoresque, dégradé, les immeubles exhibent des gueules patibulaires (de statues). Les habitants sont habillés en tenue du Magrebh, et toute personne du sexe féminin qui tapine évoque le temps bienheureux, (mais interdit par Sarko), où l'on pouvait exercer le plus vieux métier du monde. Ici c'est manifestement toléré, sans doute pour défouler l'autochtone ? Tout est éventré, mais des pavés blancs (non importés de Chine j'espère) annoncent une extension du Triangle d'Or dans cet endroit autrefois dédaigné. La civilisation urbaine est en marche !






Pas de chance, le marteau-piqueur fait un potin terrible, qui couvre les mélodies suaves distillées par mon dentiste, pendant que ronronne sur mes molaires la fameuse molette. Car Christian vient de me faire une révélation terrible : à la fin de l'année, il part en retraite ! Comme celle de Russie...! C'est pour cette fondamentale raison, que nous avons anticipé l'arrachage d'une prémolaire branlante, en vue d'avoir le temps (au moyen de 5 séances) de faire les travaux (publics) indispensables, avant son définitif départ d'une profession si utile au maintien du statut social d'avec-dents.


Beaucoup de meulage, de fraisages, d'aspirations salivaires diverses, piqûres anti-douleurs qui vous déforment les lèvres,.... et ce matin, j'arbore à nouveau un sourire enjôleur, découvrant des dents certes artificielles, mais qui forment un bridge tout neuf à la mâchoire supérieure droite. J'adore le mot bridge, depuis que j'ai compris la traduction : pont. Ca y est, je porte un pondentaire, je suis restauré dans mon statut social, un statut d'homme-entier.

ou bien on arrive en ce lieu, pour une séance dentaire
ou encore on en repart guéri
pour mieux revenir la prochaine fois...
...mais là....c'est fini ? ?

Christian je vous souhaite une heureuse retraite

quittez donc le Triangle d'or adulé des Toulousains

venez ici où l'air est pur de particules

et donnez moi le nom d'un confrère (rural)

pour perpétuer votre oeuvre

sait-on jamais que je me retrouve sans-dents ?



une fois finis les travaux
le quartier va être formidable !

Liberté garantie
la gare à deux pas !
...et les Champs Elysées à côté !