jeudi 28 janvier 2016

Vends 2 pièces à Beyrouth :

le retour fracassant et provocateur de Jérémy Ferrari.

-"En effet, il a étudié la guerre… et il en est certain, la guerre, c’est chouette ! Ca libère des espaces, des femmes mariées, permet aux soldats de tuer des gens pour nous protéger des monstres qui tuent des gens. La guerre enrichit les gouvernements, permet aux associations humanitaires de partir en vacances, réduit le taux de chômage, la délinquance et donne une excuse à BHL pour éviter les concerts de sa femme."

Complet à Paris en seulement quelques jours, plus de 50.000 places vendues avant le début de la tournée, des représentations doublées et deux exceptionnelles supplémentaires à l’Olympia programmées en urgence : « Vends 2 pièces à Beyrouth », le premier spectacle d’humour sur la guerre, s’annonce comme le succès de l’année.

Si on lui demande -« peut-on faire un spectacle d’humour sur la guerre ? » Jérémy vous dira que oui, parce que la guerre, c’est chouette !

Alors il a creusé, creusé, et osera répondre aux questions que vous n’osez même pas lui poser ! Sommes-nous vraiment protégés par des flics en roller ? Daesh, est-ce vraiment une start-up qui monte ? Est-ce que les entreprises qui ont fait fortune grâce au régime nazi doivent s’en vouloir ? Peut-on faire de l’humanitaire et avoir une terrasse en teck ?

Il vous donnera aussi une formation antiterroriste, et vous expliquera pourquoi Al Qaida sans Ben Laden, c’est comme Apple Sans Steve Jobs.


C’est terrible l’humour…noir ! On imagine Beyrouth en ruines, des incendies, la guerre, la galère ! Faux ! Je me renseigne.

est-ce cela, ou ce qu'en dit Nathalie ?

Voici ce qu’en dit Nathalie C. sur son blog http://lebaneseslice.canalblog.com/

« Ma première impression en traversant pour la première fois Beyrouth, de nuit, pour rejoindre notre appartement, a été de me retrouver un peu comme à Paris, avec ses grandes artères éclairées, bordées de vitrines et de grands immeubles. Nous habitons dans un quartier chrétien de Beyrouth, très occidental.  Il faut faire l’effort de s’éloigner vers les quartiers plus populaires, et mieux, s’éloigner de Beyrouth, pour se plonger dans une ambiance « moyen-orientale » plus authentique. Mais les libanais sont partout très accueillants, souriants, et toujours prêts à rendre service.

« Ce qui me plaît c’est la gentillesse de la population qui est un point vraiment fort ici. Notre culture européenne a perdu cette faculté de s’arrêter pour échanger 3 mots avec un étranger. Cela fait du bien !

« La circulation totalement anarchique est le point noir du Liban. Cela se traduit en ville par des embouteillages monstres en permanence, car il n’y a aucun respect des règles de circulation. On peut se retrouver coincé 1h30 dans la même rue à cause d’une voiture engagée en sens interdit, une autre qui se gare en triple file derrière, et personne qui  ne peut se dégager avant qu’un conducteur ne prenne l’initiative de faire la circulation dans le quartier…sous les yeux de la police impassible….

"Nous sommes en manque cruel de nature…passer d’une maison à la campagne entre cours d’eau et champs de céréales, à un appartement en vis-à-vis au 8ème étage en pleine ville, c’est rude. Nous quittons la ville tous les week-ends pour nous oxygéner.

"Heureusement, le Liban offre sur son territoire, à peine plus grand que la Corse, une grande variété de paysages et d’activités : mer, plage, montagne, rando, ski, sites archéologiques, etc…Nous sommes actuellement un peu restreints dans nos déplacements par les événements de Syrie, mais nous n’avons pas encore épuisé toutes ces possibilités !

Voici ce qu’elle écrit sur : « Se loger à Beyrouth », après tout, je suis parti de là !

"Deux options très différentes : s’installer au centre de Beyrouth, à proximité des écoles, magasins, restaurants, bureaux…cela évite de passer des heures en voiture pour accéder à tout cela, mais le mode de vie est alors hyper urbain, pollution comprise…Les expatriés français se logent plutôt dans le quartier chrétien d’Achrafieh. C’est là où nous nous trouvons, mais nous n’avions pas le choix, ce quartier étant imposé par l’entreprise de mon mari.


"Ou s’installer à l’extérieur de Beyrouth, sur les hauteurs en montagne ou au bord de mer : pour une vie plus « au vert », mais alors la voiture est obligatoire, au risque de se retrouver vite esseulée…

Voyez qu’il n’y a pas de quoi écrire des skeches, et plaisanter sur le malheur des expatriés !

Nathalie poursuit :

« Beaucoup d’enseignes de distribution connues en France sont présentes (Auchan, Monoprix, Paul, H&M, Zara, Bodyshop, Virgin, Carré blanc, décathlon, pour ne citer qu’elles…), mais aussi d’autres, internationales ou plus locales (Spinneys, Fahed, khoury Home, etc…). Tous les aliments peuvent se trouver, certains très facilement (jambon, fromage, poulet, poisson…), d’autres plus difficilement et/ou sur commande (canard ou veau par ex), mais le choix des morceaux en viande reste restreint. D’une façon générale, je trouve les fruits et légumes de bien meilleure qualité qu’en France. Il existe aussi de plus en plus de produits bio, et un grand choix de produits considérés chez nous comme exotiques.

Ce n’est plus ensuite qu’une question de choix : faire ses courses à la française peut vite faire exploser le budget ! La cuisine libanaise est excellente, et même si elle devient répétitive au bout d’un certain temps, il est facile de s’y adapter, et …les enfants sont heureux là-bas !


« Beaucoup d’écoles appliquent le programme français, c’est une langue très utilisée au Liban. Les écoles les plus fréquentées par les expatriés sont de grands établissements, accueillant jusqu’à 3000 élèves (comme le Grand Lycée Franco-Libanais), ce qui peut effrayer au premier abord, mais la discipline, l’exigence et les résultats sont au RV. Le rythme est soutenu, mes enfants scolarisés au collège des Saints Cœurs ont cours de 7h30 à 15h, 5 jours sur 7, n’ont pas eu de vacances en octobre ni en février. Lors de la première demande d’inscription, il est indispensable d’obtenir un entretien avec le proviseur de l’école souhaitée pour « plaider sa cause », car les effectifs de tous ces établissements sont saturés, malgré le coût très élevé de la scolarité (en moyenne 4000 $ / an).

"Les écoles proposent en général un programme d’activités extrascolaires variées et sont en charge également des colonies de vacances. En dehors de l’école, Il y a peu d’espaces verts en ville, peu d’endroits où ils peuvent courir et jouer au ballon. Les activités proposées  à titre privé sont assez chères : les play grounds des centres commerciaux, les piscines des hôtels et clubs de sports, les cours de musique,  les ateliers de peintures, etc, mais il est là aussi possible de tout faire.


Heureusement les emplois à domicile sont faciles !

« Il est d’usage à Beyrouth d’avoir du personnel de maison à domicile, tous les appartements de standing sont équipés d’une chambre de bonne…..… « pour les week-end, pas de problème : les sports de raquette (squash, tennis)  et natation se pratiquent en club privé, l’accès étant réservé aux adhérents, ou dans les hôtels équipés de salle de sport et piscine pour leurs clients.  Il est obligatoire de se faire inviter pour un usage ponctuel, ou payer (très) cher son adhésion annuelle. Il existe des centres d’équitation, des locations de vélos sur la corniche, des salles privées de fitness, et certainement bien d’autres choses…mais j’avoue que ce n’est pas mon rayon".


« Nous quittons Beyrouth le week-end, direction la plage ou la montagne, visitons le pays ou skions en fonction du temps et de la saison ». Par ailleurs, il est possible de rencontrer facilement du monde à Beyrouth, c’est peut-être moins vrai en dehors. J’ai construit (et construis encore !) mon réseau de connaissances grâce aux cercles francophones « officiels », comme Beyrouth Accueil qui propose des sorties et balades,  l’Institut Français où je prends des cours d’arabe et qui héberge la médiathèque, le Centre culturel français qui propose des sorties culturelles, spectacles, pièces de théâtre et concerts ; et également par des cercles non officiels mais très actifs, comme Flagrants Délices, club de cuisine réunissant chaque mois des francophones autour de bons petits plats, et comme les collègues libanais de mon mari devenus rapidement des amis qui nous accueillent à chaque fois comme si nous faisions partie de la famille…."

Manifestement, Nathalie s'adapte remarquablement à la vie d'expatriée, bravo !

...et nous les métros, comment on fait, en Métropole ?



Je songe à « vends deux pièces à Beyrouth ».

Je découvre un problème que je croyais local, il est national : nos centre-villes désertés : j'entends parler de Nevers à la télé. Je découvre Perpignan ; Lille ; Roubaix ; le Mans, partout c'est pareil : des super-marchés ont été ouverts en grand nombre, équipés de parkings, en périphérie, sur les anciennes terres agricoles. Les consommateurs s'y rendent, désertant les centres-ville. Les commerçants ferment, le prix de l'immobilier dégringole. Les centre-villes se désertent, puis, le phénomène devient irréversible : après les villages abandonnés, les centre-villes désertés.

Ici, c'est la même chose : après la première ville historique difficile d'accès puisqu'elle était fortifiée, on en construit une seconde, que l'on nomme Saint-Go-Pôle : la modernité ! Aucune règle ne protège les commerçants du Centre, que l'on prétend "dynamiser". Aucune solidarité non plus, malgré un mot galvaudé. Je retrouve le patron de la librairie du centre, smicard au rayon du Super. Quelle promotion !

La semaine dernière, j'apprends que l'on persiste : entendez bien : 16 millions de plus d'investissements prévus pour élargir le fameux Pôle ! D'autres commerçants du centre se bousculent pour déménager en périphérie ?

Mais qui donc va payer ?

Il existe 14 propriétaires qui vendent deux pièces ici :

venez tous, des prix pareils, vous n'en trouverez pas ailleurs :

dix fois moins qu'à Paris !



« Vends deux pièces à Saint-Gau » : comme partout dans l'hexagone, une grande partie du centre-Ville est à vendre, une autre partie à louer. Le contexte ? personne ne veut trop venir habiter ici, l’activité est à Toulouse, à une heure de train certes, mais quand on travaille, et que les incidents ferroviaires permanents entrainent des retards systématiques, on préfère habiter dans les villes de la périphérie proche, malgré les bouchons, (moindres qu’à Beyrouth).

Ici pas d’emploi, chômage élevé. Les impôts explosent, (seule une minorité en paie), quand la valeur de l’immobilier baisse : vendre ?  A qui ?  le marché est "captif" !…

curieux aménagement du territoire !

pas de panique ? C'est pareil partout !