samedi 8 août 2015

49è aniversari de casament

je me mets au catalan

L’avantage d’un rite, c’est de se reproduire indéfiniment : depuis neuf ans maintenant, plus de souci pour fêter le 8 août, on va à la cantine. Il fait un temps dément, orage, pluie, la température est redescendue à 16°, Kway et parapluies, grosses chaussures tellement les rues pavées ruissellent de pluie, nous avons le rendez-vous rituel à Bossost. 

L’an prochain, on remet ça, facile on a quasiment réservé, le chiffre sera rond, impressionnant, cinquante ans !


Depuis que je suis devenu cistercien, je file à l’église (romane) malgré la pluie, et les pantalons de lin qui prennent l’eau : j’ai hâte de voir la Voie lactée, de ce chemin de Compostelle. Rien, dehors rien, voussure stylisée, rien à l'extrêmité, sauf un chrisme refait à neuf. Dedans, ambiance feutrée, je prie la Vierge (au cas où ?), ambiance de ferveur, heureux de retrouver cette sérénité en Catalogne, à un saut de voiture de la France où les églises sont fermées.












Le rendez-vous annuel (enfin celui du mois d’août, on a déjà réservé pour octobre, les places étant chères, on réserve d’une fois à l’autre, l’intérêt étant une fois de déguster le menu d’été, mais après de découvrir le menu d’automne, dommage de le rater ?) nous amène les premiers à midi vingt quatre. Nous sommes attendus, table habituelle réservée avec la vue sur la Garonne. Menu d’été, pas difficile de s’y retrouver : ça va être un "poulet traité comme un rosbeaf, crème de foie gras, crêtes et pommes de terre Ratte".

Nuria est devenue experte en Français, et nous discutons sa traduction en réalité précise et très appropriée. Moi je prends toujours le plat le plus exotique et fonds devant la traduction : "crème d'ail vert avec txitxarro, oeufs de hareng et air de formage fumé". -"C'est plein d'Oméga 3 nous souffle Nuria". En pratique, je me renseigne :Txitxarro beltza (Trachurus picturatus) est un poisson affilié au hareng, on le trouve en Méditerranée, et Marcos l’a caché au fonds de son consommé d’ail du plus beau vert qui soit. A côté, il a « soufflé » des crèmes de fromage fumé, ça en a le goût assez prononcé, mais ça se boit (à moins que ça se renifle) comme un parfum suave. Nuria insiste sur sa traduction "air de fromage fumé" : je suggère "zéphir...souffle...caresse de fromage parfumé", elle n'en démord pas, elle a raison d'insister, je vous assure que c'est extrêmement raffiné.

















Voilà pour l'entrée

Ensuite nous prenons un colin à la Béarnaise. Il faut bien honorer le Roi Henri, en ce coin étranger. moi je fonds sans hésitation sur l'association terra i mare : ris de veau avec soupions, sur fonds de topinambours.


































Reste le dessert : soit du chocolat avec ses fruits rouges. Soit un gâteau de carottes aux fruits de la passion, avec sa glace noix de coco. Ca ne se discute pas, la passion étant identifiée comme telle, la refuser serait mortel !

















Il pleut au retour comme il pleuvait à l'aller : tous phares allumés

La voiture téléguidée (et dûment connectée) revient seule à la maison

(la maréchaussée vu le mauvais temps, se tenant prudemment à l'abri des intempéries)

On a rendez-vous cet automne
pour d'autres anniversaires

la carte aura changé

on ne s'ennuie jamais

sur le chemin de Compostelle !


PS : ce n'est jamais pareil :