lundi 9 juin 2014

Moi Président !


Il me faut du temps, à moi citoyen de province, pour capter les méchancetés parisiennes : je me fais aider par le Figaro du dimanche, riche des journaux à rallonges et des magazines pour Monsieur et Madame justifiant le prix (exorbitant) de 4,8 Euros hebdomadaires.

Cette fois je tombe sur deux dessins assassins : les enfants reviennent de croisière, et c’est un peu ça qu’ils nous décrivent : ils sont partis de Barcelone (une matinée de route) dans un paquebot américain, apéritifs et repas à volonté, d’où ils reviennent tout bronzés : croisière : Barcelone ; Gênes ; Rome ; Naples, le périple habituel, clientèle internationale : on parle anglais, espagnol, rarement français, ils sont minoritaires les français, 170 sur 4000 passagers ! Le retour se fait à Barcelone, le tout coûte à peine plus qu’une semaine en France, et on n’a pas à faire les courses ni la cuisine : le rêve de toute épouse en vacances !

L’arrogance française est moquée dans les théâtres qui animent les soirées : les dits français ne savent même pas qu’on se fiche d’eux, puisque la langue est l’anglais ; et qu’ils sont minoritaires à ne rien comprendre de ce qui leur arrive.

Partout il y a des ports, où débarquent les voyageurs, pour leur excursion (payante) de la journée. Partout sauf à Cannes : cela amuse les passagers : dans cette ville connue du monde entier, il n’existe pas de port : alors on descend les chaloupes, ce qui permet un exercice de sauvetage ! Pas question de débarquer à Marseille, on ne sait jamais si une grève subite ne prendrait pas le bateau en otage.



Le dessin de Nicolas Vial page 26 du Figaro Magazine du 6 juin 2014 est terrible : "l'exception française" : un champ de ruines (sauf le scooter dans la région Midi-Pyrénées prochainement élargie à Languedoc-Roussillon). Les ports restants sont bombardés, les bateaux coulent, nous sommes au bord de la faillite.


Du coup je découvre le tome 1 de « moi Président », un blocage automatique d’internet m’interdit de chercher les images. La police d’internet protège le Président, il en a bien besoin. Et puis il y a un tome 2. Les parisiens deviendraient-ils si dissidents qu’ils pratiquent le Hollande bashing ? Ouf, on a un terme anglo-saxon pour désigner ces critiques un peu systématiques. Trop facile le bashing ! Que feriez-vous de mieux si vous étiez aux commandes ? Hein ? Vous ne supprimeriez quand-même pas les Conseils généraux ? Les Sous-préfectures ? le Comité économique et social et autres organismes dont la Cour des Comptes ne cesse de stigmatiser l'inutilité ? Et le Sénat...vous y avez songé ? Nous ne sommes pas en Italie quand-même ?



L’auteur des BD est une femme, Marie-Eve Malouines : « au début, comme je n’avais jamais fait de BD, je ne comprenais pas ce que l’éditeur attendait de moi. Je pensais qu’il voulait juste des conseils et après j’ai compris qu’il fallait que je raconte une histoire. Et là ça m’intéressait car le style BD se rapproche du cinéma ou de la télé ». Il faut dire qu’elle est journaliste (comme Valérie), chef du service politique de France Info. Christophe Faraut, alias Faro, est un dessinateur de presse, originaire de Nice. Ils en sont à leur deuxième ouvrage.



Finalement, notre Président « normal » est soumis aux mêmes tracas que le simple quidam quand il s’agit de la gestion des vicissitudes de la vie conjugale. C’est terrible : on aurait besoin d’un sur-homme, et on n’a qu’un homme normal ! Sa Julie, on l’a  vue à Cannes…elle parait du second choix : pas de quoi se vanter de l’avoir « pécho » ! La destinée politique du Président est particulièrement liée à l’influence de celles pour lesquelles son cœur s’est emballé. Fort de ce constat les BD  tissent le parcours politique de François Hollande. On attend avec impatience le retour politique de Ségolène : va-t-elle faire voter la loi sur la transition énergétique ou pas ? On voudrait qu’elle réussisse ! On préfèrerait une vraie Présidente à un Président normal !

                                                                                                                   
Je viens de rencontrer un citoyen « normal » aux Bielles du Comminges :

furieux, il était furieux.

Il n’y avait pas de visiteurs. Les gens restant chez eux. Fauchés, démoralisés.

Il est marié (ce qui arrive couramment ici) à une portugaise :

Je vous le disais : un citoyen « normal » :

« dès que je peux, nous filons nous installer au Portugal »

J’ai mal à la France !

Je retrouve l’avis terrible du député Jean Lassale quand il a achevé son tour de France :

Ça va vraiment mal sur le terrain !