samedi 14 juin 2014

Marsoulas 70ème (2)


L’église de ce village de cent habitants est beaucoup trop petite pour accueillir la foule, venue nombreuse dans cette commune voisine de Salies du Salat. Nous sommes un peu comme à Aurignac sur une hauteur, dominant les collines de cette zone de piémont. On devine que nos ancêtres occupant la grotte ornée de dessins voyaient de loin leurs proies, des bisons bons à rôtir ! Le bocage devait faciliter la progression des résistants en ce jour du 10 juin 1944 où a eu lieu la tuerie des innocents, dont des enfants en bas âge.



Du haut du clocher, on distingue encore mieux la circulation sur les petites routes, et on imagine bien les deux résistants ayant escaladé le toit. Aperçu la colonne de nazis fous de rage depuis l’annonce du débarquement de Normandie quatre jours auparavant. Les résistants tirent sur la colonne. Riposte sanglante, l’un est tué sur le coup. L’autre réussit à s’enfuir. Les nazis, en représailles, tuent les civils hommes ; femmes et enfants devant la porte de leur maison, un peu comme à Oradour où les mêmes scènes ont lieu le même jour.



la messe en plein air, les drapeaux, les chanteurs du Comminges
Nous sommes soixante dix ans après, et les représentants de la ville de Caen ont fait le voyage. La ville de Lyon, capitale de la résistance, est présente, pour remettre à Marsoulas le drapeau des 17 villes résistantes de France. Marsoulas va le conserver pendant une année, maintenant le souvenir des résistants du Comminges, et tenant haut la bannière du mouvement coordonné par Jean Moulin le 27 mai 1944, quelques jours avant le débarquement.



cortège vers le monument aux morts et l'église































Nos deux Ministres Haut-Garonnais sont là, souriants, au milieu des enfants, venus citer à haute voix le nom et l’âge des fusillés.




Il fait beau, cela sent l’été. La crise est autour de nous, et n’épargne pas ces campagnes paisibles. Par contre, l'esprit d’antan perdure : tout ce monde se souvient, avec émotion ; tout le monde participe. Je sens tout ce monde prêt à relever les défis d’aujourd’hui.

Davantage qu’à Paris perdurent ici les valeurs du Pays.

en l’âme de chacun,  sommeillent intactes les valeurs de la Résistance.

s’il faut relever le gant, c’est avec ces gens-là qu’on peut le faire…


…ils l’ont prouvé en 1944 dans le même soleil d’été…


…avec leur sang !