jeudi 22 août 2013

Niké retrouvée !


Voici la suite (fort attendue) de notre feuilleton artistique de l’été : Niké est revenue (comme dirait Jacques Brel) ! http://babone5go2.blogspot.fr/2013/04/est-ce-nike-1948.html


Vous vous souvenez de Niké ? la Victoire de Saint-Gaudens ? Je sais maintenant qu’elle a été remise par le FNAC à la Ville de Saint-Gaudens le 27 juin 1950, sous le numéro : 7046. Le FNAC ne doit pas être confondu avec la FNAC : c’est le Fonds national des arts contemporains, dont la gestion a été confiée au Centre national des arts plastiques. Sa collection regroupe plus de 90.000 pièces d'arts plastiques, de photographies, d'arts décoratifs ou de design, conservées depuis 1991 dans un bâtiment de 4 500 m2 à Puteaux, sous l'esplanade de La Défense. Il faut dire que le CNAP est l’héritier de l’un des services de la Division des beaux-arts, des sciences et des spectacles (ancienne Surintendance royale), qui fut créée en 1791. Dès cette date, un budget, distinct de celui des Musées nationaux, permit d’acquérir des œuvres pour encourager les artistes vivants ou les talents naissants, et de venir ponctuellement en aide aux artistes en difficulté. En 1800, le Bureau des beaux-arts est créé ; son rattachement à différents ministères au cours du XIXe siècle, lui fait porter successivement plusieurs noms : Bureau de l’encouragement des arts à partir de 1879, puis Bureau des travaux d’art en 1882. Le Bureau des travaux d’art restera une des grandes divisions du secrétariat d’État aux beaux-arts, jusqu’en 1961. Ce qui est bien, est que les œuvres sont prêtées en fonction des demandes des musées, administrations ou autres évènements. C’est ainsi que notre Niké a été déposée chez nous en Province, façon astucieuse de la faire connaître du public.

le golf miniature à droite, mais impossible de repérer notre statue !

En pratique, elle n’était pas comme le dit la littérature dans le « jardin public », qui est orné par le cloitre de l’abbaye de Bonnefonds. Mais en face, en contre-bas, dans le golf miniature. Ce dernier avait la forme d’un U renversé, l’entrée (l’obstacle numéro 1) se faisant par la branche de droite. Au fonds, l’obstacle numéro 8. Au retour, autre bout du U renversé, l’obstacle final numéro 18. Figurez-vous que notre statue était au bout à côté du numéro 8, et que le Président (durant vingt ans) du Golf, dûment contacté, a côtoyé notre statue sans jamais la regarder, à tel point qu’il était dans l’impossibilité de la décrire, encore moins d’en préciser la disposition des bras.
 


l'entrée du golf, mais elle est au fond, invisible !

Comme le montre bien la photo retrouvée, le socle était enterré dans une espèce de fausse-montagne comme on les édifie ici comme socle pour Notre Dame de Lourdes. Pas de socle, pas de signature, l’œuvre devenue anonyme était nommée « la Vénus », façon bien commode de lui donner un nom. Administrativement : Vénus 7046. Miracle, Marie-Laure P. qui est l’une des personnalités du Musée local, la photographie, intacte, en 2004, avant les dégradations qui finissent par casser les bras levés, et la tête. Elle dépose plainte à la gendarmerie, et recueille les morceaux les plus récupérables, qui existent toujours aujourd’hui.
  


Nous lui devons cette œuvre, oubliée du Musée Deluol lui-même. Colette son épouse possède peut-être encore des photos, mais comment la contacter à son âge ? Comme André Deluol en a la spécialité, il avait mis en exergue les voiles de notre Victoire, inspirés des vêtements grecs, comme rarement il l’avait fait dans ses autres œuvres conservées aujourd’hui.

Une réhabilitation s’impose donc, et l’histoire du futur commence aujourd’hui.

Notre feuilleton débute donc à peine….


…on espère pouvoir vous promettre : à suivre ?