jeudi 20 décembre 2012

Christian Gouel

 ...Fabricant et restaurateur de maquettes

J’ai tenté de vous présenter les quelques mécaniciens d’art exerçant en France (ils seraient 5 en tout, sur 15 dans le monde entier, et je ne m’inclus pas dans le nombre !), en omettant bien involontairement Christian Gouel. Erreur impardonnable, puisque Christian a une autre qualité : il est Normand ! Jean-Marie me renvoie un article paru dans Seine-Maritime-MAG, qui présente le maquettiste, avec le titre :  « modèle de précision ». Je préfère : « mécanicien d’art ». Mais en réalité la rubrique officielle se nomme : « Fabricant et restaurateur de maquettes ».


Je dis « rubrique officielle » car le cadre formel (tout est catégorié en France, c’est le pays de la norme) est donné par les Ateliers d’Art de France, créés en 1968, et qui visent à encadrer, faire connaître, promouvoir les artisans d’art, pour peu qu’ils se présentent au concours annuel.

Christian Gouel a présenté sa candidature, et a été primé, ouf ! pour cette catégorie classée dans la rubrique « divers » des Chambres des Métiers : les fabricants de maquettes.


Je crains bien que notre (cher) pays, qui n’aime pas les riches ; les entrepreneurs ; les entrepreneurs-riches ; les créatifs et les artistes (sauf ceux engagés à gauche et faisant du cinéma), se fiche royalement des mécaniciens d’art, les confondant avec les artisans qui faute d’avoir échoué aux études longues préparant au concours de d’ENA, ont du se replier vers les métiers de boucher, plombier et mécanicien automobile : vous savez ? ceux qui mettent les mains dans la viande saignante ; les égouts ; ou dans le cambouis.

Christian Gouel qui travaille seul, produit des maquettes de grande diffusion, mais il a privilégié la marque Bugatti, synonyme de prestige. Pour vivre il produit des modèles à l’échelle du 1/43è, les plus courants, car faciles à ranger, et d’un prix abordable.


Ce ne sont pas ceux là qui m’intéressent, mais les gros, au 1/8è. De la résine on passe au laiton, au cuir, et aux détails qui transforment toute maquette en objet d’art. Avec deux mille heures de travail par voiture, au tarif du SMIC, le prix de revient (hors taxes !) est tout de suite de 20.000 Euros, ce qui ne valorise pas bien cher l’heure du maquettiste-artiste il faut bien en convenir. Je vous laisse deviner le prix réel de la voiture, plus proche de celui d’une belle voiture allemande ! Mais c’est une Bugatti, tous les détails sont reproduits, et c’est donc doublement un oeuvre d’art. Elle est dispensée de tout impôt sur la fortune, ce qui mérite considération …si vous résidez (encore) en France !

Pour Noël…faites donc un placement !

Payez vous une maquette d’art !

Une Bugatti type 30 de 1926 par exemple … !


pour 2013, Christian ne nous promet ni sueur ni larmes ! mais cette Delamare-Deboutteville de 1884,
la première voiture au monde...c'est une normande !