samedi 6 octobre 2012

Cinco por las noches en Barcelona

  (premiere ida)

el sábado, 6 de octubre

Vente-privée.com nous envoie périodiquement des annonces (de rabais attirants) d’hôtels partout dans le monde. L’une d’elles concernait Barcelone : je parle à l’imparfait car il faut déclencher le processus un à deux mois à l’avance. On paie (de suite) avec sa carte bleue, et quand on part, on a (presque) oublié le prix, et on voyage donc gratis. Nous avons réservé l’Hôtel Vincci Arena, proche des Arenas, en réalité Place d’Espanya.

Accès en voiture après 5 heures de route, cela se fait en une matinée (on se lève tôt). Nous avons donc succombé : 4 étoiles (heureusement car on se demande comment on logerait à moins, la chambre n’est pas si grande ; il y a un parking tellement exigu que j’ai bien fait de vendre l’Audi A6 jamais elle ne serait rentrée). Une chaleur d’enfer : température officielle 26°, mais il fait 30° dans les couloirs de l’hôtel (qui ne sont pas climatisés crise oblige). (La chambre, elle, l’est, ouf !). Et au moins autant dehors !  Le soleil brûle intensément pire qu’en été ! Plus précisément, nous sommes Carrer Consell de Cent, une artère qui traverse la ville d’Ouest en Est pour se jeter Passeig de Gràcia, là où sont les immeubles modernistes de Gaudi et di Montaner, quartier de l’Eixample.


L’après-midi du vendredi de l’arrivée, (première nuit) nous garons soigneusement la voiture ; prenons nos marques (cela signifie acheter un coca glacé pour nous refroidir l’intérieur) ; et repérons les commerces autour, à vrai dire les mieux se situent dans les anciennes arènes réhabilitées (superbement), et coiffées d’un dôme d’où l’on voit la ville sur 360°. Au premier plan la Place d’Espagne, avec sa fontaine, et au loin Montjuïc coiffé par le Museu Nacional d’Art de Catalunya. De l’autre côté le Parc Joan Miro dominé par la Dona i Ocell du même Joan. Nous finirons par adopter le bus 50 qui fait la traversée d’Est en Ouest jusqu’à la Rambla de Catalunya, où l’on ne cesse de découvrir des immeubles plus beaux les uns que les autres.


L’objectif : voir le maximum de Vitrallers de la Barcelona Modernista : j’ai de la chance car durant le week-end, une foire de libraires expose des tas de vieux bouquins, et je tombe par hasard sur celui que je cherchais (sans savoir qu’il existait).




















Premier vrai jour, samedi 6, je n’ai pas encore évalué les distances : immense marche à pied jusqu’au Palau de la Musica Catalana. On arrive un peu fatigués, mais je ne me lasse pas de la visite et retrouve avec plaisir le chef d’œuvre de mon idole Lluis-Domènech i Montaner. Il a su associer deux arts majeurs, témoignant de la haute évolution de la civilisation catalane dès 1900 : Architecture, et Musique. Dans l’architecture il y a la fonctionnalité d’une salle de musique à l’acoustique exceptionnelle. Et l’exubérance d’une décoration inouïe, combinant brique ; céramique ; sculpture ; art du verre. A l’extérieur, les colonnes touche-touche décorées de céramiques de fleurs simulent une forêt. Les bustes des grands compositeurs. L’effigie de San Jurdi, le patron de la Catalogne, que l’on retrouve partout.

A l’intérieur, la scène est encadrée par le saule à gauche, symbole de la Catalogne. A droite les Walkyries de Wagner. Au fond dix huit muses (le buste sculpté en terre cuite ; le bas en trencadis (fragments de céramiques) jouent chacune d’un instrument différent. A l’entrée deux Pégase. Le tout enchâssé dans des verrières Art Nouveau, toutes décorées de fleurs. Tout est mouvement : comme les lustres penchés, représentant des fleurs de tournesols attirées par la verrière centrale. La claraboia central. Forma de cùpula invertida. Elle pèse une tonne et est attachée à des poutrelles de fer inspirées du système Eiffel. C’est en réalité l’astre solaire qui illumine la salle de concert de ses rayons de feu. Qual es com el sol flamejant. Le propriétaire du lieu, est l’Orfeo Català, constitué fin du XIXèS, avec le souci d’éveiller la conscience populaire en promouvant la musique. La chorale d’origine, composée de  quarante chanteuses est représentée sous forme de quarante figures d’anges (féminins). Quaranta donzelles de rostres extàtics. La Catalogne (libre) est mise en scène partout. Il ne faut pas s’étonner des étendards jaune et rouge qui flottent partout en ville sur les balcons, signe du nationalisme ardent des catalans : cela fait cent dix ans que cela dure !


C’est très bien de rêver, mais la chair est faible. Il fait faim. Surtout soif. Il existe un éden dans ce Palais : le foyer. Des tables, et des chaises…autour d’un bar à tapas…. ! Et quel bar !



















 

  

























Endroit délicieux, on ne se lasse pas de découvrir les chapiteaux ornés de fleurs en céramique. Il n’y en pas un pareil, mais les plus belles fleurs sont les roses.  Les vitraux emplomats d’una total simplicitat, sobre vidre translùcid, un auster dibuix geomètric a base d’una ciba central, d’on surten els ploms en forma radial formant una corona de cibes italianes de dues mides diferents. En français on dit : « cives », ce disque de verre fondu dont les vagues concentriques créent un effet lumineux magique. Je n’arrive plus à en trouver chez les Verriers. Ici, ils en ont fabriqué des tonnes.


Bref. Malgré la queue constante des visiteurs, il reste des tapas délicieux. Et le coca on ice i lemon, nous ressuscite quasi instantanément, en nous donnant le coup de fouet dont nous avions besoin pour le retour. Restauration accomplie, esprit comblé (et estomac plein), on peut reprendre (à pied) la route de l’Ouest, déplier les articulations (douloureuses), et tomber (enfin) sur les arrêts de bus qui vont dans la bonne direction,  (c’est là que nous découvrons le n° 50 climatisé) …descente aux Arènes …Playa d’Espanya. Ultime marche à pied début de l’av Tarragona….Ouf ! Crevés ! mais comblés !


Ce n’était que le premier jour, il en reste trois !