mardi 18 septembre 2012

Grüber Art Déco


Autant que j’en finisse, et que je tente de développer un peu les dix dernières années de création artistique de Grüber !

Je raisonne à haute voix devant vous : Il nait  le 25 janvier 1870 à Sundhouse (Bas-Rhin). Et décède le 15 décembre 1936 à Paris. Après avoir commencé son parcours artistique à l'École des beaux-arts de Nancy, c'est une bourse de la ville de Nancy qui lui permet de suivre les cours de Gustave Moreau, à Paris. Il revient à Nancy en 1893 où il enseigne à l'École des beaux-arts avant de réaliser des décorations de vases pour Daum, des meubles pour Majorelle et des couvertures de livres pour René Wiener. Il monte son propre atelier en 1897 et se spécialise rapidement dans le verre et le vitrail. Il est, en 1901, l'un des fondateurs de l'École de Nancy. On peut considérer qu’il est l’un des grands de l’art Nouveau dans la première partie de sa vie professionnelle, comme on le voit dans les vitraux de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Nancy, la Villa Majorelle ou une partie de ceux de la Villa Bergeret. Même chose pour la grande verrière du Crédit Lyonnais (Nancy) ; aux Galeries Lafayette (Paris), sachant qu’en 1914, il s'est installé Villa d'Alésia dans le 14ème arrondissement.










Mais c’est à partir des années 1925 qu’il change de style, accompagnant lui aussi les nouvelles approches artistiques qui fondent l’Art Décoratif, l’Art Déco, lors de l’exposition universelle de Paris. C’est ce changement qui m’intéresse : les formes deviennent géométriques ; épurées. Le sujet surtout change complètement : aux compositions naturalistes botaniques et florales, aux petits oiseaux et aux colombes, sont préférées les activités humaines ; les métiers ; les hommes au labeur ; tout ce qui fonde la vie active de l’Est qui l’entoure : dans les usines de Pont à Mousson, de Solvay ; dans les hauts-fourneaux ; les chemins de fer qui transportent les barres issues des laminoirs, les navires qui exportent les tuyaux de fonte (l’Europe accède à l’eau potable). La chimie, le verre, le textile, modifient le mode de vie, et sont les valeurs contemporaines.











































Les commanditaires changent aussi : les fonderies de Pont-à-Mousson SA (Nancy, 1926-1928). Neuf verrières (trois par palier) éclairent le grand escalier de l'Administation au siège : le carroussel de fonderie ; le haut-fourneau n°3 ; la centrale électrique...et six autres que je n'ai pas encore trouvés !  La Caisse d’Epargne de Nancy. Des Mairies. Les Mexicains de Barcelonnette dont nous avons déjà parlé. La Bibliothèque Carnegie (Reims), ce qui n’empêche pas de répondre aux commandes religieuses plus classiques.

On retrouve dans les dessins l'arrondi des nuages de Leihorra ; et le clocher pointu de l'église de Lehen-Tokia...


bibliothèque Carnégie Reims
et dessous les deux vitraux pêche et chasse Mairie l'Hay les Roses

Plus tard, Louis Barillet 1880-1948), qui fait partie des artistes dits « modernes » reprendra en le simplifiant encore ce nouveau graphisme, influencé par l’Art abstrait qui peu à peu prend le pas sur les représentations traditionnelles de l’Art figuratif. Il faudra bien sût que je vous en parle.


Le vitrail illustre ainsi l’évolution des arts au début du XXè siècle

C’est pour cela que je… kiffe !

(il faut bien parler en langage SMS)