mardi 24 avril 2012

Revista de la costa daurada



Nous avons choisi le déni : quitter la crise, retrouver le bonheur. Le bonheur est espagnol : nous sommes logés (pas plus cher qu’à la maison) à la Villa Romana de Salou, rite printanier, j’ai même retrouvé pour la voiture la même place de parking. Il fait beau : 18°, le soleil brille, mais l’air est frais. Pas trop de touristes, peu de français, pas d’allemands, aucune queue au buffet, c’est exceptionnel : l’an passé, nous étions venus début mai et l’ambiance était toute différente : temps chaud, et foule d’anglo-saxons. Le bonheur quoi ! La formule est parfaite : il faut réserver plusieurs mois d’avance, du coup on paie également plusieurs mois d’avance, un peu comme ses impôts : une obligation, on ne sait pas trop à quoi ça sert, sauf payer des pots (mérités) à nos élus….les intérêts de la dette…nos chers fonctionnaires…Bref ! Maintenant sur place, on a oublié les impôts, et on ne paie plus rien. Sauf la boisson : une bouteille d’ aqua fresca d’un litre pour 2 Euros, à chaque repas, quatre Euros par jour, c’est tout.





 Ce matin, nous avons pris l’A320 vers le nord : En direccion de Barcelona, encontraremos Altafulla, mais impossible de trouver les vestiges de la villa romana de Els Munts. C’est infernal, on ne trouve les panneaux qu’une fois sur place, on a eu beau tourner, rien que des obras partout. A continuacion, llegamos a Torredembarra, puis Creixell.

Là, un paradis préservé : petit lotissement pimpant tout blanc en bordure de mer, microscopique port de plaisance fermé, et une dune recouverte de plantes grasses en fleurs. Les premières asphodèles. On aimerait vivre la crise ici, bercé par le bruit du ressac.






Il faut absolument voir l’Arc de Bara, comment le trouver ? Nous continuons la route, 100Km/h pour une simple deux voies, pleine de gros camions catalans, toujours pas de panneaux. Miracle, il suffisait de persévérer, on le voit de loin, en plein milieu de la route ! Explication : nous sommes sur la via Augusta ! On traverse l’arc de Bara.


Retour pour treize heures. De petites mains ont entre temps dressé le buffet. Légumes et déjà pastèques. Poisson a la plancha. Dessert de fraises et d’ananas, le tout à volonté…Pas de note finale, on a déjà payé !

J’ai trouvé une nouvelle villa romaine, mais il ne reste de celle-ci que quelques fondations. C’est au sud, à Cambrils, au bord de la mer, au milieu des maisons blanches. Les Romains de l’époque avaient déjà leur résidence à la Villa romana de la Llosa et venaient se changer les idées pendant les crises à Rome. Déjà le déni… ! quand on pense… que depuis deux mille ans…


On vient tous chercher

…le bonheur sur la costa daurada… !

Post-scriptum : nous sommes de retour le 1er mai, il fait frais, j'ai le temps de chercher sur internet, et je trouve : la plante grasse couvrante en fleurs sur les dunes de Creixell, existe aussi Cap Salou, et nous en avons emmené des tiges composées de lourdes feuilles grasses : il s'agit de Carpobrotus edulis ou figue de mer ou figue marine, de la famille des aizoacées, origine Afrique du Sud. Nom commun : griffe de sorcière. Les fleurs très colorées ont la forme de marguerites. Le nom fait référence aux fruits comestibles. Il vient du grec "karpos" (fruits) et "brota" (comestibles). Elles sont envahissantes sur place, et peuvent être utilisées pour fixer des dunes.. Chez nous le gel risque de ne pas leur convenir, mais on essaie quand-même !